Persan : phonologie

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1. Les sons de la langue

 

Le persan comprend 23 consonnes, 6 voyelles et 4 diphtongues.

1. Consonnes

 

 

Labiale

Lingual

Laryngal ou glottal

Bilabial

Labio-dental

Coronal

Dorsal

Pharyngal

Dental

Alvéolaire

Pré-palatal

Apico-palatal

Alvéo-palatal

Dorso-palatal

Vélaire

Uvulaire

Occlusif

Oral et nasal

p b m

p b m

 

 

t d n

t d n

 

 

 

(c ɉ) ɲ

 

k g ŋ

k g (ŋ)

 

(q ɢ)

 

 

ʔ

Affriquée

 

 

 

 

t͡ʃ d͡ʒ

 

 

 

 

 

 

 

 

Fricatif et spirant

 

 

f v

f v

 

s z

s z

ʃ ʒ

ʃ ʒ

 

 

 

 

x ɣ

χ ʁ

 

 

 

h

Latéral

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Liquide

Latéral

 

 

 

l

l

 

 

 

 

 

 

 

 

Vibrant

 

 

 

 

r

 

 

 

 

 

 

 

 

Approximant

 

w

ɥ

 

 

 

 

 

 

j

j

ɥ

 

w

 

 

 

 

Remarques générales : L’inventaire des consonnes du persan est très proche de celui du français.

 

Difficultés pour apprendre le français : Les apprenants ne devraient avoir de problème qu’avec très peu de phonèmes, sinon avec le « r » parisien qu’ils réaliseront sans doute « roulé », et avec la semi-voyelle [ɥ] (comme dans pluie).

 

2. Voyelles

 

 

Antérieures

Centrales

Postérieures

Non-arrondies

Arrondies

Non-arrondies

Arrondies

Non-arrondies

Arrondies

Fermées

i

i

y

 

 

 

 

u

u

 

 

 

 

 

 

Mi-fermées

e

e

ø

 

ə

 

 

 

o

o

Mi-ouvertes

ɛ ɛ̃

 

œ œ̃

 

 

 

 

ɔ ɔ̃

 

Ouvertes

 

æ

 

 

 

 

 

 

 

a

 

 

ɑ ɑ̃

 

 

ɒ

 

Remarques générales : S’y ajoute 4 diphtongues : [aj] ; [ɛj] ; [ow] et [uj] (cette dernière étant réservée à la poésie et aux noms composés et souvent prononcée [u]).

Historiquement, le persan distinguait la longueur : les voyelles longues /i:/, /u:/, /ɑ:/ contrastant avec les voyelles courtes /e/, /o/, /æ/. Le persan moderne parlé, cependant, ne fait généralement plus ce type de distinctions.

 

Difficultés pour apprendre le français : Le persan ne possède pas les voyelles nasales, ni les voyelles [y], [ɛ], [œ], [ø] et [ɔ] : ces voyelles seront donc sans doute difficiles à percevoir et à produire pour les apprenants locuteurs du persan.

 

 

2. Les types de syllabes

 

Le persan peut présenter des syllabes de type CV ; CVC ; CVCC ; CSV ; CSVC ; CSVCC ; CVS ; CVSC ; CVSCC ; CSVS ; CSVSC et CSVSCC.

 

Remarques générales : Les syllabes du persan sont de types très variés : la voyelle, obligatoire, doit être flanquée, à gauche, d’une consonne et, éventuellement, entre la consonne et la voyelle, d’une semi-voyelle ; et, à droite, d’une semi-voyelle et d’une voire deux consonnes. La syllabe optimale ressemble donc à C(S)V(S)(C(C)).

Les groupes consonantiques à l’initiale du mot sont réservés aux emprunts. Parfois, une voyelle dite « épenthétique » est ajoutée entre les deux consonnes du mot d’origine afin que le mot prononcé par un Persan commence par CVC.

 

Difficultés pour apprendre le français : Comme le persan est très souple et accepte un grand nombre de syllabes, la structure syllabique du français ne devrait pas être un problème pour les apprenants.

Néanmoins, deux petits problèmes sont envisageables :

  1. Comme le persan ne commence jamais de syllabes par deux consonnes, il se pourrait que les locuteurs du persan aient des difficultés à produire les séquences de plusieurs consonnes (comme le français « train » ou « pneu ») ;

  2. Inversement, le persan ne peut pas réaliser de syllabe commençant par une voyelle (comme dans « #ami »). Par conséquent, il est probable que les locuteurs du persan réalisent la consonne [ʔ] avant ces voyelles. Ce ne sera pas un problème pour la réalisation des syllabes, puisque les francophones n’entendent pas ce [ʔ]. En revanche, il pourrait poser problème lors de l’apprentissage de la liaison : comment expliquer à un apprenant que la liaison à lieu lorsque le mot qui suit commence par une voyelle si, pour lui, aucun mot ne commence par une voyelle ?

 

 

3. Les autres objets de la langue

 

Pas de tons ni de phénomènes phonologiques notables en persan.

 

Remarques générales : L’accent est lexical en persan. Il tombe généralement sur la dernière syllabe du mot, sauf pour les interjections, conjonctions et vocatifs, pour lesquels il tombe sur la première syllabe. Certains suffixes et préfixes ne sont, en revanche, jamais accentués. Mais en persan courant, oral et informel, il peut être distinctif : il sert notamment à distinguer l’imperfectif du passé simple, qui autrement seraient complètement similaires. Ainsi, lorsque le suffixe de personne est accentué, il s’agit de l’imperfectif, s’il ne l’est pas, il s’agit du passé simple.

 

Difficultés pour apprendre le français : Aucune à ce niveau, sauf peut-être pour discerner où commencent et s’arrêtent les mots en français ?