Chinois mandarin : grammaire

 

                                        Difficultés observées lors de l’apprentissage du français L2

                                      chez des apprenants dont la langue L1 est le chinois mandarin

 

                                                                  Marie-Thérèse Vinet

                                                 (Professeure associée, Université de Sherbrooke)

                                       Projet : Langues & Grammaires en Île-de-France (LGIDF)

 

      1.  Introduction

Le chinois est une langue de la famille sino-tibétaine, divisée en un grand nombre de langues ou dialectes. La langue officielle (mandarin ou langue commune) s’appuie sur la prononciation et la grammaire de différents dialectes du Nord, dont celui de Pékin. Le mandarin, dont il sera question ici, est parlé par 70% de la population chinoise et considéré comme la norme nationale dans les milieux de l’éducation, de l’administration et des médias. En plus du mandarin, la langue chinoise comprend plusieurs groupes de dialectes ou de langues (cantonais, shanghaïen, hakka, min, wu, gan, xiang, etc.) qui ne sont pas mutuellement intelligibles. Il est, par exemple, aussi difficile pour un Pékinois, un Cantonais ou un Shanghaïen de se comprendre, que peut l’être l’intercompréhension entre un Français, un Portugais ou un Roumain. Mais les Chinois sont nombreux à maitriser à la fois leur langue ou leur dialecte ainsi que le mandarin. Grâce au système scolaire, ils apprennent une écriture commune formée de caractères monosyllabiques ou sinogrammes, un élément unificateur qui facilite la communication entre eux. L’écriture chinoise a survécu à 4000 ans d’histoire et l’ère des ordinateurs n’est nullement parvenue à l’ébranler. Le mandarin est considéré comme la langue nationale, la plus importante en étendue et en nombre de locuteurs. Aujourd’hui avec l’émergence économique de la Chine et la circulation des Chinois partout à travers le monde, de plus en plus de gens apprennent le mandarin. Parler chinois couramment en prononçant bien les différents tons, ne relève plus de l’incroyable, et de son coté, la Chine manifeste un intérêt croissant pour l’apprentissage des langues étrangères.

Chez les apprenants chinois adultes, il est fréquent d’observer un choc culturel en classe de langue puisque l’apprentissage des langues étrangères en Chine se pratique suivant une approche pédagogique traditionnelle de type « grammaire-traduction ». Les élèves présentent un intérêt marqué pour les règles de grammaire et utilisent fréquemment le dictionnaire bilingue en classe, même pendant les explications de l’enseignant. Comme l’erreur est peu tolérée aussi les élèves cherchent-ils à éviter de prendre des risques, de peur de perdre la face. Poser des questions en classe n’est donc pas une pratique courante chez les Chinois et, par tradition, la timidité peut être considérée comme une vertu chez les jeunes. On pourrait résumer et illustrer ces différences culturelles à travers la traduction littérale de ‘Excusez-moi’ duìbuqĭ (faire face à - particule négative – se dresser) qui signifie plus précisément  ‘Je ne suis pas en mesure de vous faire face’.

L’écart culturel sous différentes formes ainsi que l’éloignement structural dans l’organisation interne des deux langues représentent les principaux écueils pour les apprenants chinois face à la langue française.

 

       2.  Quelques difficultés d’apprentissage liées à la phonologie et la prosodie

Les caractéristiques de la prononciation ou ‘l’accent étranger’ observé chez un apprenant de français L2 dépendent en grande partie des propriétés phonologiques et prosodiques de la langue L1. Les difficultés spécifiques aux Chinois locuteurs du mandarin dans la prononciation du français sont majoritairement liées à l’absence de certains sons équivalents dans les systèmes consonantiques et vocaliques des deux langues. Elles dépendent aussi de la structure syllabique plus complexe en français qu’en mandarin et la présence de tons en chinois, qui modifient considérablement les habitudes prosodiques de l’apprenant. Cet ensemble de propriétés distinctes entre les deux langues génère des difficultés détectables dans la grammaire orale de l’interlangue de l’apprenant quant à l’intonation, l’enchainement consonantique et vocalique, les liaisons, les subtilités de coarticulation, etc.

2.1  L’inventaire des sons et comparaison des deux systèmes

En ce qui concerne le système consonantique, le chinois possède 21 consonnes. Parmi celles-ci, 8 consonnes sont proches du français, notamment [p], [t], [k], [m], [n], [f], [s] et [l]. Treize consonnes du chinois mandarin sont totalement absentes du français ou ressemblent à la combinaison de plusieurs consonnes du français et parmi celles-ci, certaines présentent des lieux d’articulation (rétroflexe et alvéo-palatale) qui n’existent pas en français. En d’autres termes, c’est la position de la langue dans la bouche et la façon dont l’air sort qui font la différence. Ainsi, le sh de shā (sable) se rapproche du ch de chat, mais s’en distingue par la rétroflexion. Par ailleurs, cinq consonnes du français n’existent pas en chinois ou ne présentent pas exactement les mêmes points d’articulation, soit les constrictives [ò] (chou), [v] (vous), [z] (zéro), [ɲ] (agneau) et [ʒ] (joue).

La majorité des consonnes du mandarin sont sourdes ou sourdes aspirées alors que, à l’inverse, la majorité des consonnes du français sont sonores. L’apprentissage des consonnes sonores du français sera donc une source inévitable de difficultés pour l’apprenant chinois, plus particulièrement les sonores /b/, /d/ et /g/, absentes du système consonantique du chinois. Les Chinois ne saisissent donc pas facilement certaines oppositions sourde/sonore [b]/[p], [d]/[t], [g]/[k]. De ce fait, les élèves auront tendance à mal entendre l’opposition présente dans les suites blanc/plan, [il adore]/[il a tort], gâteau/cadeau. La séquence /Je veux les brunes/ peut donc facilement devenir /je veux les prunes/.

L’absence de constrictives sonores en chinois peut aussi poser problème. Les oppositions /f/-/v/ (frais-vrai), /ʃ /-/ʒ/ (choix-joie), (boucher/bouger) peuvent être difficiles à acquérir pour les apprenants sinophones, sans parler des graphies variables observées pour ces formes. Le son /R/ uvulaire ou roulé qui vient du fond de la gorge n’existe pas en chinois bien qu’il soit proche du son /h/ du chinois mandarin (, hăo), mais la position de la langue est distincte et il y a une forte expiration d’air. Le /R/ français constitue donc un phonème difficile à acquérir quelle que soit sa position (rare, fourrage, trésor). Une attention particulière de la part des enseignants sera donc nécessaire pour ces difficultés d’acquisition incontournables, en insistant au début sur l’audition de ces phonèmes.

Le mandarin possède de nombreuses voyelles, simples ou composées, et parmi celles-ci plusieurs ont des finales nasales en /n/ ou /ng/. Les systèmes vocaliques du français et du mandarin présentent six voyelles communes, dont trois semi-voyelles. Dix voyelles du chinois n’existent pas dans le système vocalique du français alors que neuf voyelles, cinq orales et quatre nasales en français, sont absentes en chinois. Les voyelles nasales du français ne sont pas les mêmes que celles du mandarin. Les voyelles du français qui auront tendance à créer plus de difficultés pour ces apprenants sont donc les voyelles nasales /ã/ (entier), /õ/ (onze) et /ɛ̃/ (lin) ainsi que les voyelles arrondies antérieures /ø/ (il pleut) et /œ/ (heure).

2.2  La syllabe en chinois

L’unité phonologique du chinois est la syllabe : de plus, elle est porteuse de sens, contrairement au français où la syllabe n’est que rarement porteuse de sens. La langue chinoise possède aussi un inventaire très limité de syllabes possibles par rapport au français et cette particularité est responsable à la fois de certaines difficultés de prononciation de même que des nombreux homonymes observés dans le lexique. Dans un dictionnaire chinois, on avance que 450 syllabes peuvent représenter de 40 000 à 80 000 mots (cf. Chen 2006).

La majorité des syllabes sont des morphèmes lexicaux et on estime que plus de deux-tiers des mots en mandarin sont composés de deux syllabes ou deux sinogrammes. En français, au contraire, un mot est le plus souvent multi-syllabique et, avec les affixes, il est fréquent de trouver des mots de plus de quatre syllabes.

Le système phonologique du chinois est un système consonne-voyelle. La structure phonologique de cette syllabe est très simple. L’unité phonologique se compose d’une initiale, d’une finale et d’un ton (cf. Paris 2011). Par exemple, la syllabe(1a) est composée de la consonne /t/, de la voyelle /a/ et du premier ton, plat et long. La syllabe /è/ (1b) est composée d’une seule voyelle /e/ et du quatrième ton, descendant et bref :

(1)a.    (il/elle)

     b.  è  (avoir faim)

La phonologie du chinois ne permet pas une suite de deux ou trois consonnes. Les Chinois ont donc une réelle difficulté à prononcer des suites de deux consonnes en position initiale ou finale, suites de consonnes que l’on trouve souvent en français, telles sk-, (sculpture), kl- (clou), sf- (sphère) ou br- (arbre), gr- (tigre), fr- (chiffre). La stratégie de réparation adoptée par les apprenants chinois est alors d’insérer une voyelle entre deux consonnes et d’effacer un constituant du groupe. On peut illustrer ces résultats à travers la stratégie adoptée par les Chinois pour traduire des prénoms occidentaux présentant une telle suite consonantique problématique pour eux. Ainsi, Marc se dit /Ma-ke/ en chinois et Christine se prononce /Ke-li-se-ting/ .  Dans ces deux exemples, on a ajouté des voyelles, conformément à la suite consonne-voyelle du chinois, et la liquide /r/ a disparu. Ces suites consonantiques difficiles méritent une pédagogie spécifique.

L’accent tonique du français pose problème aussi pour ces apprenants parce que la prosodie des deux langues est complètement différente. Comme la prononciation des syllabes s’accompagne d’un ton, sauf pour les syllabes au ton neutre, les Chinois doivent donc apprendre à placer l’accent tonique dans la bonne position. En français, cet accent est porté par la dernière syllabe du groupe (ex. canicule, il achète, écoute-moi). De plus, les liaisons étant inexistantes en chinois, celles-ci doivent être souvent apprises (de temps_en temps /z/, quand_il ira /t/, c’est pour_elle /R/).

 

      3.  Difficultés d’apprentissage possibles liées à la morpho-syntaxe

La principale difficulté en morphologie, c’est la quasi-absence de structures dérivationnelles avec affixes en chinois, une situation qui contraste fortement avec la morphologie dérivationnelle très développée du français.  Parmi les rares affixes en chinois, on peut mentionner l’affixe -zi, dans píngzi (bouteille), l’affixe -tou dans zhuātou (brique), qui se rattachent à des éléments nominaux, le trait rétroflexe -r associé à la partie vocalique de la syllabe dans huār (fleur-r), qui s’adjoint à des éléments nominaux ou verbaux wánr (jouer-r) dans la langue populaire, les affixes -yuán, -jiā et -zhĕ pour des noms de personnes exerçant différents métiers, la forme affixale -de qui peut s’adjoindre à un nom, un verbe, un adjectif ou un pronom pour former un nom, etc.  Du fait de cette déficience en flexions et en dérivations, on observe en chinois une prolifération de mots composés et redoublés

3.1  Le nom

La morphologie du français est de toute évidence une embûche de taille pour les apprenants chinois. Si le genre sur les noms et les pronoms est absent à l’oral, le nombre et le caractère défini/indéfini sont plutôt marqués par des mécanismes non morphologiques dans cette langue. Face à des difficultés d’apprentissage réelles, les Chinois évitent le plus souvent l’utilisation des déterminants comme dans les séquences, Il faut apporter panier, Le bruit fait partie de pollution / les particules finales de cantonais ou encore, on tend à abuser de la forme définie : Si tu as l’autre question, n’hésite pas / Il sait comment aider l’autrui. Les pronoms faibles sont absents en chinois et posent problème aux apprenants sous différents aspects : Il démène pour réussir / l’entrainement physique lui doit être profitable/ ils se regardaient sans se rien dire.

Les noms ne portent pas les traits de genre, mais pour préciser le genre, chez les humains, le mandarin utilise souvent le nom ‘femme’ () ou ‘homme’ (nán), comme dans nŭ péngyŏu (copine) et nán péngyŏu (copain). Des termes distincts (xióng shī cí shī (lion / lionne) peuvent être employés pour désigner les animaux mâles ou femelles. Quant au nombre, seuls les pronoms et quelques noms /+humain/ acceptent la marque du nombre avec le suffixe du pluriel de groupe -men:

(2)a.  wŏ    wŏmen

          1s      /    1p

         (je/moi) / (nous)

     b.  lăoshī / lăoshīmen

         professeur / professeur-pluriel

         professeur / professeurs

    c.  *yĭzimen      / *shūmen

           chaise-pluriel / livre-pluriel

           chaises / livres

Pour indiquer la pluralité, de manière générale, on a alors recours aux quantificateurs, suivi d’un classificateur. Le classificateur ou spécificatif est inexistant en français. Son rôle dans le groupe nominal en chinois est de comptabiliser les objets suivant leur forme, leur taille, leur caractère [± animé], ou toute autre caractéristique. Le classificateur , par exemple, peut s’utiliser avec les objets qui se tiennent dans la main (une poignée, un couteau, une théière, une chaise, un éventail, etc.) :

(3)   sān-bă yĭzi / dāo

        trois-Cl chaise / couteau

        trois chaises / couteaux

Lorsqu’un nom apparait seul, sans quantifieur ni classificateur, il peut alors recevoir plusieurs interprétations possibles. La séquence suivante, par exemple, peut être ambigüe de quatre manières différentes : défini ou indéfini, singulier ou pluriel :

(4) wŏ  kànjiàn  gŏu   le

      1s   voir      chien  P.F. (= particule de changement d’état)

      Je vois un/le/les/des chien(s).

            3.2  Le verbe

Les verbes aussi ne prennent pas de marques morphologiques pour distinguer les formes verbales de chaque personne :

(5)    wŏ/ nĭ/ tā/ wŏmen/ nĭmen/ tāmen chī fàn

         1s / 2s / 3s  / 1p    / 2p      / 3p      manger riz

         Je mange/ tu manges/ il mange/ nous mangeons/ vous mangez/ ils mangent.

Les formes verbales peuvent quelquefois être identiques au présent, au passé et au futur, avec des adverbes de temps. Mais elles peuvent aussi être accompagnées de particules (cf. les formes soulignées en (6), ci-dessous) dont la fonction est aspectuelle. Elles marquent une action en progrès (zài), une probabilité (huì) et une action accomplie (-le) :

(6)a. tā (zài)       chī fàn        

         3s (être-à) manger riz                         

         Il mange

    b. tā mingtiàn (huì) gēn wŏ chī fàn

        3s demain (probable) avec 1s manger riz

        Il mangera avec moi demain.

    c.  tā zuótiàn  gēn wŏ chī (-le) fàn

         3s hier     avec 1s  manger (Asp) riz  

         Il a mangé avec moi hier.

Le mode, le temps, la voix active ou passive, ne sont donc pas toujours marqués. Pour indiquer le passif, le mandarin peut utiliser la particule bèi ajoutée à la phrase au présent tā chī fàn (Il mange) :      

(7)  fàn    bèi  tā  chī  le   

      repas BEI 3s manger Asp.  

      La nourriture a été mangée.

Du fait de cette quasi-absence de marques morphologiques, il est très fréquent en chinois qu’un mot individuel ou un morphème appartienne à plus d’une catégorie lexicale. Les verbes, les noms, les adjectifs peuvent avoir une forme identique, mais leur appartenance catégorielle se distingue dans le contexte de la phrase. Ainsi, le mot zìrán est un nom dans găizào zìrán (transformer la nature) et un adjectif dans hĕn zìrán (très naturel). On peut trouver un quantifieur et un classificateur sur la gauche d’un nom (cf. zhāng en (9)), un morphème de négation ( ou méi) sur la gauche d’un verbe, de même qu’un suffixe aspectuel (-le, -zhe, -guo, etc.) sur sa droite. Mais même sans la présence de ces indicateurs, le contexte syntaxique peut toujours servir d’identifiant. Observons, ci-dessous, comment huà peut être identifié en tant que verbe (cf. (8)) ou en tant que nom (cf. (9)) (exemples chinois de Packard 2000: 36) :

(8)    Tā xĭhuān huà tū                      /= V/

         3s aimer peindre tableau

         Il/elle aime peindre des tableaux.

(9)    Tā yŏu sān zhāng huà              /= N/

         3s avoir trois Cl  tableau

         Il/elle a trois tableaux.

Le mot multi-syllabique en français, avec sa morphologie dérivationnelle, permet d’identifier aisément la catégorie syntaxique à travers le suffixe (cf. transformer/transformation). C’est là un modèle plutôt éloigné de ce que l’on observe le plus généralement en chinois. Certes, il ne s’agit pas ici d’une difficulté incommensurable pour les apprenants puisqu’on retrouve en chinois la majorité des catégories lexicales observées en français, elles sont tout simplement organisées de manière différente. Les apprenants doivent se familiariser avec le système morphologique du français puisque la structure du mot en chinois est plus étroitement liée au processus de composition et de réduplication.

    3.3  La structure du mot en chinois

Le chinois associe un ton par syllabe et le lexique est constitué d’un ensemble d’éléments monosyllabiques de base qui permettent de construire majoritairement des mots formés de une ou deux syllabes, quelquefois de trois ou quatre syllabes.

Il faut ajouter que le mot en chinois n’est pas une notion claire ou intuitive, car l’écriture en caractères chinois laisse un espace entre chaque syllabe et non entre chaque mot. Dans leur structure ‘composée’, les mots, qui forment des catégories lexicales variées, apparaissent le plus souvent suivant les modèles courants de relations syntaxiques dans la phrase chinoise, soit sujet-prédicat (10a), verbe-objet (10b), verbe-complément (10c), relations de coordination (10d), d’opposition (10e), etc. (cf. Packard 2000) :

(10)a.  xīnténg (cœur-faire mal)      Sujet-Prédicat

           (faire mal au cœur)

      b.  diănxin (pointer-cœur)          Verbe-Objet

           rafraichissements

      c.  chībăo (manger-plein)          Verbe-Complément (résultatif)

           manger jusqu’à satiété

      d.  zuòshì (asseoir-observer)     Relation de coordination

           s’asseoir et observer

      e.   gāo’ăi  (grand-petit)             Opposition

            taille

La composition interne du mot composé s’effectue souvent avec des morphèmes lexicaux, d’un type différent de ceux du français puisqu’il ne s’agit pas nécessairement d’affixes. En voici des exemples avec le morphème très productif diàn (électricité), un mot autonome qui ne perd pas son sens propre au sein du mot composé. Le nom diàn se transforme ici en forme adjectivale, dans son sens littéral, avec l’interprétation ‘cerveau électrique’, ‘ombre électrique’ ou encore ‘parole électrique’ :

(11)a.  diànnăo

           (électricité-cerveau)   ordinateur

      b. diànyĭng

          (électricité-ombre)        film

      c.  diànhuà

          (électricité-parole)       téléphone

Comme les mots du chinois se construisent majoritairement sans dérivation suffixale, les catégories lexicales deviennent souvent interchangeables. Il s’ensuit que les apprenants peuvent facilement confondre le sens de mots dont les suffixes varient en français, surtout lorsqu’ils ne sont pas suffisamment familiers avec le vocabulaire. C’est le cas pour ‘fatigué’ et ‘fatigant’ qui se traduisent tous deux par le même caractère 累  lèi en chinois (cf. 12) :

(12)a.  wŏ hĕn lèi

          1s  très fatigué

          Je suis fatigué(e).

     b.  lèihuó

          fatigant-travail

          travail fatigant

Le verbe jiè  借 en chinois signifie à la fois prêter et emprunter, créant ainsi une très grande confusion dans l’emploi de ces verbes en français pour les apprenants. On observe fréquemment aussi des formes où l’apprenant chinois sélectionne le mot de base, mais dépourvu de la dérivation morphologique qui convient dans le contexte.

(13)a.  trouver un coin silence (silencieux)

      b.  excepté la Russe (Russie)

      c.   pour pratique mon français (pratiquer)

      d.  Je suis très fatigue (fatiguée)

De la même manière, comme le pronom soi-même (zìjĭ) ne se décline pas suivant la personne en chinois, la traduction de (14a)  peut facilement prendre la forme (14b) (le symbole (*) réfère à une séquence réelle de l’interlangue):

 (14)a.    tā duì      zì jĭ          yŏu    xìnxīn

               3s  pour soi-même avoir confiance

       b.  (*) Il a confiance en soi-même (lui-même)

Les mots rédupliqués ou redoublés sont souvent plus fréquents dans une langue à morphologie réduite. Le redoublement en chinois permet, entre autres, de modifier l’interprétation aspectuelle dans le domaine verbal en atténuant l’intensité, comme le verbe kàn (voir) qui, dans sa forme redoublée kànkàn prend le sens ‘jeter un coup d’œil’.  La duplication apparait avec certains prédicats statifs aussi et prend la forme redoublée AA avec des monosyllabes comme gāo (haut), soit gāogāo de (très haut). Elle prend la forme AABB avec des mots bisyllabiques comme gāoxìng (content) soit gāogāoxìngxìng (très content) dont le sens est adverbial en chinois. Enfin, elle prend la forme ABAB  gāoxìng gāoxìng avec une valeur modale (-realis), comme dans ràng nĭmen gāoxìng gāoxìng (vous rendre heureux/contents) (cf. Paris 2007).            

3.4  La phrase

La phrase chinoise se caractérise par une relative stabilité dans l’ordre des mots, mais sous la forme ‘Thème de phrase – commentaire’. Elle s’identifie à un thème prééminent, des sujets sous-entendus dans le discours, surtout dans les réponses aux questions, une tendance à la juxtaposition, souvent sans la présence de connecteurs. Les phrases en chinois apparaissent souvent très compactes, avec peu d’élaboration comparativement à la phrase française, comme en témoigne la séquence en (15) :

(15)  hăo     jiŭ          bu    jiàn

         bien longtemps Neg voir

         Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus.

On note toutefois des différences notables dans l’ordre des mots entre le français et le chinois avec quelques constructions spécifiques dont certaines sont inexistantes en français. Parmi celles-ci, nous présentons ci-dessous la structure interne des phrases relatives en chinois, la structure du composé verbal résultatif (avec le sens ‘faire quelque chose jusqu’à obtention d’un résultat’), du composé verbal d’appréciation dit aussi complément de degré et de la phrase interrogative.  

La phrase relative pose de multiples difficultés pour les apprenants chinois. Elle est construite à l’inverse de la proposition relative du français puisque le nom en tête de la relative apparait à la fin en chinois. Le pronom relatif du français est en chinois une forme neutre ou une particule de détermination, DE, et la relative (séquence soulignée en (16)) précède le nom tête chē (voiture):

(16)  shì   tā   qùnián     măi  de      chē

         être 3s  an dernier acheter DE voiture

         C’est la voiture qu’il a achetée l’an dernier.

Les apprenants chinois doivent donc s’habituer à inverser la structure et apprendre à utiliser le système morphologique des pronoms relatifs du français (qui, que, lequel, dont, etc.), suivant la relation (sujet, objet direct ou objet prépositionnel) entre le déterminant (le nom) et le déterminé (la relative). Ainsi, on peut quelquefois observer un mauvais choix lexical du relatif : (*) La décision suivant laquelle on l’a fait venir au lieu de La décision à la suite de laquelle on l’a fait venir. Notons que la particule de détermination DE est aussi utilisée pour les pronoms possessifs en (17a) tā de chē (sa voiture)) et les structures adjectivales. L’adjectif précède toujours le nom en chinois, mais la structure interne de celui-ci est souvent éloignée de la forme de l’adjectif en français, cf. (17b) :

(17)a. tā de chē

          3s  DE voiture    

          sa voiture

      b. hěn piàoliang de chē 

           très beau      DE voiture

           une belle voiture

La structure du groupe nominal en chinois est de type Modifieur-Nom, en ce sens que les relatives, les adjectifs et les possessifs précèdent toujours le nom. Il en va de même pour les verbes puisque les adverbes précèdent toujours le verbe en mandarin. La position majoritairement post-nominale des adjectifs en français ainsi que la position post-verbale des adverbes, nécessitent une attention particulière, car elle peut être source de difficultés.

Une autre problématique relève de la manière distincte de rendre les verbes de mouvement ou de résultat dans les deux langues. Le chinois utilise alors un composé verbal résultatif. Dans ce type de structure, un premier verbe est prolongé par un ou deux autres verbes (V V1 (V2)) qui expriment le résultat, le déplacement ou la direction. Ainsi en (18), le deuxième verbe de la série verbale représente le but à atteindre dans ramper-monter (grimper) ou écouter-savoir (comprendre) :

(18)a.  māo  pá     shàng   shū

           chat ramper monter arbre

           Le chat grimpe au haut de l’arbre

       b.  tīngdòng le

            écouter-savoir Asp

            J’ai compris.

Les apprenants chinois doivent s’ajuster à l’absence de composé verbal résultatif en français. Ils sont quelquefois tentés de fournir plus de précision lexicale que n’en offre le français pour traduire ces verbes composés du chinois. C’est le cas avec le verbe tīng (écouter) où le deuxième verbe, celui qui exprime le but à atteindre, peut prendre différentes formes suivant le contexte (écouter-parler, écouter-obéir, écouter-voir, écouter-prendre, etc.), comme le montrent les exemples en (19):

(19)a.  wŏ tīngshuō tā kuàiyào lái le

            1s écouter-parler 3s bientôt arriver P.F.

            J’ai entendu dire qu’il arriverait bientôt.

       b.  tā bu tīngcóng wŏ de jĭnggào

             3s Neg écouter-obéir 1s DE avertissement

             Elle/il n’a pas tenu compte de mon avertissement.

       c.   tīngbujiàn     de dīyŭ

             écouter-Neg-voir DE murmure

             Un murmure à peine audible

       d.   tīngqù yi ge péngyou de jiànyì

             écouter-prendre un Cl ami DE conseils

             écouter les conseils d’un ami

Ce type de construction syntaxique (V1+V2) est absent en français. L’information véhiculée par l’un des verbes du composé verbal résultatif est soit perdue en français soit récupérée par d’autres éléments lexicaux dans la phrase.

Une autre forme syntaxique inconnue du français est le complément verbal d’appréciation qui apprécie la façon dont se déroule une activité ou le degré atteint par celle-ci, tel que Il parle bien chinois, elle marche lentement, etc. En chinois, l’appréciation suit le verbe principal et est reliée à celui-ci par le suffixe verbal d’appréciation 得 (DE), qui a une forme distincte du 的 (DE), discutée en (17) ci-dessus. L’appréciation est alors un prédicat statif en chinois, tel gāoxìng (content), rendu par un adjectif ou un adverbe en français :

(20)a.   tā wánr de hĕn gāoxìng

            3s jouer-r DE très content

            Il est très content d’avoir joué.

       b.  wèntì huí dá de gāncuì

            question répondre DE net

            On a clairement répondu aux questions.

Certains apprenants pourraient alors produire dans l’interlangue des formes telles qu’en (21), qui témoignent non seulement de lacunes lexicales et grammaticales, mais qui transposent aussi en français la syntaxe du complément adverbial d’appréciation :

(21)a.  (*) Nous avons joué très contents.

      b.  (*) Les questions sont nettement répondues.

La phrase interrogative en français pourrait poser problème pour les apprenants chinois en raison de la position différente des pronoms interrogatifs dans la phrase et de l’inversion des pronoms personnels. En chinois, les interrogations sont plus simples. Les questions oui-non ou questions totales utilisent une forme neutre ma, placée en fin de phrase (22a). Dans les questions partielles, les mots interrogatifs occupent dans la phrase la place de l’élément-réponse en chinois (22b), à la manière des questions-échos du français (Il fait quel métier?, Tu manges quoi?, Il va où?).

(22)a.  kāishĭ le ma?

           commencer Asp Int

           (Est-ce que) ça a commencé?

       b. tā zuò shénme gōngzuò?

            3s faire quel   travail

            Quel métier fait-il?

 

            4.  La représentation de la spatialité et du temps

L’espace et le temps sont des catégories fondamentales de la cognition humaine, mais elles ne sont pas toujours encodées de la même manière d’une langue à l’autre.

L’expression de la spatialité est une difficulté de taille dans le processus d’apprentissage du français par les apprenants chinois et son analyse se situe à la frontière de plusieurs niveaux en linguistique (syntaxe, sémantique, lexique). Les moyens utilisés pour exprimer la spatialité diffèrent dans les deux langues et viennent donc façonner la production des apprenants chinois. Ces derniers ont tendance, en cours d’apprentissage, à employer des structures transitoires qui reproduisent les formes et les catégories du chinois.

Dans certains cas, la difficulté peut être lexicale. C’est le cas pour le sens associé aux mots ‘haut’ (gāo) et ‘grand’ (), tous deux utilisés pour qualifier le nom bruit en chinois. Les apprenants transposent alors cette notion de ‘hauteur’ au français en parlant à tort dans ce cas-ci de ‘bruit haut’, au lieu de ‘bruit fort’, alors que à voix haute (gāo shēng de) est tout à fait possible. De même, les apprenants peuvent parler ‘d’une pomme sucrée et grande’ en français, car c’est l’adjectif (grand) qui est utilisé en chinois pour parler ‘d’une grosse pomme’. Il faut donc bien comprendre la source de ces faux-amis en mandarin pour mieux saisir l’origine de certaines difficultés lexicales. 

En chinois mandarin, l’emplacement du locuteur sert de repère de manière très explicite pour indiquer la trajectoire du déplacement. Ainsi la particule lai accompagne un verbe de mouvement lorsqu’il y a rapprochement par rapport au locuteur, comme dans jìnlai (Entre! (inviter quelqu’un à entrer à l’intérieur) et est plutôt utilisé lorsqu’il y a éloignement par rapport au locuteur, comme dans xiàqu (Descends! (ici on s’adresse à quelqu’un près de soi, en haut). Observons aussi la traduction mot à mot de (23) et sa version littéraire où il est précisé que l’enfant va de l’intérieur d’un lieu vers l’extérieur (dans un mouvement continu):

(23) haízi    fáng      lĭ          fáng     waì      păo

        enfant maison dedans maison dehors courir

        L’enfant ne cesse de rentrer et de sortir de la maison en courant.

En français, la trajectoire (rentrer, sortir) et la manière (courir) sont encodées avec des verbes (cf. Arslangul 2007, Lamarre 2013), alors qu’en chinois, on observe ici un fusionnement de la manière et de la trajectoire avec le seul verbe courir. La lexicalisation des procès dynamiques opère de manière fort différente dans les deux langues, ce qui peut amener les apprenants à produire dans l’interlangue une séquence proche de la structure syntaxique chinoise :

(24)       haízi    fáng      lĭ          fáng     waì      păo

             enfant maison dedans maison dehors courir

        (*) L’enfant court du dedans et au dehors de la maison.

Par ailleurs, le temps et l’espace sont souvent intimement liés en mandarin et un même mot peut référer à ces deux domaines. Par exemple, qián (devant) est utilisé pour parler du passé et hòu (derrière) est utilisé pour parler du futur :

(25)a. qián tiān                              b.  hòu tiān

           devant jour                              derrière jour

           avant-hier                                après-demain

Le locatif shàng (supérieur/ au-dessus/ sur) en chinois peut également marquer à la fois le temps et l’espace. Le temps est représenté par des métaphores verticales (supérieur-inférieur), soit shàng et xià en chinois, alors qu’il l’est sur un axe horizontal (dernier-prochain) en français. Par exemple, le mois dernier est traduit littéralement en chinois par  /le mois au-dessus/ alors que le mois prochain est traduit par /le mois au-dessous/.

(26)   shàng /  xià                    ge yuè                          

          au-dessus/au-dessous  Cl mois                               

          le mois dernier /prochain                                         

C’est là une représentation très différente du monde, totalement opposée, qui crée de la confusion lors de l’acquisition puisque le français, sur une échelle linéaire, perçoit plutôt le passé vers le bas et non vers le haut.

La date s’énonce en chinois dans l’ordre inverse de celui du français. Ainsi, la suite ‘14h, le 31 août 1995’ se lira en prononçant individuellement les chiffres de l’année, du mois et du jour, comme suit :

(27)   yī jiŭ jiŭ wŭ niànyuè sān shí yī hào xiàwŭ liăng diăn

        (lit.) un neuf neuf cinq année huit mois trente un numéro après-midi deux heure

                14h, le 31 août 1995

Il en va de même pour l’écriture des adresses qui se présente toujours du plus général au particulier, soit le pays d’abord, suivi de la province, la ville, la rue, le numéro, l’appartement suivi du numéro et enfin le nom de famille suivi du prénom et de la désignation (monsieur, madame, etc.). L’adresse rédigée à l’occidentale en (28a) sera présentée dans l’ordre inverse en chinois (cf. (28b) :

(28)a. M. LI Ming,                                                b.   Zhōngguó, Shāndōng (shěng), Jĭnán (shì)

          Département d’Études chinoises,                   (Chine, Shandong (province), Jinan (ville))

          Université de Jinan,                                         Jĭnán dàxué zhōngwénxì

          Jinan, Province de Shandong,                        (Jinan université chinois-département)

          République populaire de Chine.                      Lĭ Míng xiānsheng shōu

                                                                                  (Li ming monsieur recevoir)

 

       5.  L’écriture

Les Chinois pratiquent une écriture très ancienne, les caractères sont formés de traits qui s’écrivent suivant un ordre et un cadre précis. L’organisation des caractères s’appuie sur une logique combinatoire très productive et les clés ou éléments (sémantiques) du caractère peuvent souvent fournir une indication sur la signification du caractère tout entier (cf. DeFrancis 1984). On avance couramment qu’il faut connaitre environ 2 000 à 2 500 caractères pour pouvoir lire les journaux chinois et environ 3 500 caractères pour être cultivé. Même si l’écriture en caractères est un système très difficile à acquérir, le mécanisme relativement abstrait de l’écriture alphabétique du français possède aussi son lot de difficultés pour les Chinois. En français, on estime que 26 lettres représentent indirectement 38 phonèmes, 130 graphèmes (ou davantage) et que le français fondamental représente environ 3 000 mots. La prononciation évolue et peut varier suivant les dialectes, tandis que l’écriture reste figée.

Lorsque le français est la première langue étrangère avec alphabet qui est acquise, les Chinois doivent développer de nouvelles compétences pour l’écriture et la lecture, en plus d’apprendre la langue. Certes, on trouve le pinyin en Chine, une transcription des sons chinois en lettres, mais cette romanisation des caractères n’est pas beaucoup utilisée, sauf pour les enseignes et les panneaux de signalisation. Le pinyin est surtout pratique pour les étrangers. Une syllabe en pinyin, telle zhi, prononcée sur l’un des quatre tons du chinois, peut avoir jusqu’à des dizaines de sens distincts et autant de caractères différents pour le transcrire, 198 plus précisément, selon le dictionnaire électronique Wenlin, mais ceux-ci peuvent toujours être réduits à un nombre plus restreint de faisceaux de sens.

L’apprentissage de l’écriture de l’alphabet latin n’est généralement pas considéré comme une difficulté insurmontable pour les Chinois.  En raison du travail minutieux qu’exige la calligraphie ou l’écriture des caractères, les Chinois ont généralement une écriture très soignée en français. Dans les classes de langue, il faudra toutefois tenir compte du fait que les apprenants chinois seront moins habiles à lire des mots inconnus puisqu’ils auront plus de mal à décoder les graphèmes en phonèmes. Ils doivent aussi s’adapter à une ponctuation légèrement différente, l’usage des majuscules, de même qu’un espacement nouveau entre chaque mot. Les mots sont marqués par des espaces en français alors que, en chinois, tous les caractères sont séparés par des espaces égaux et n’identifient pas nécessairement la fin d’un mot.

 

Bibliographie

Arslangul, Arnaud. 2007. Les relations spatiales dynamiques en chinois langue étrangère: l’expression des déplacements en chinois. vol. 1. Thèse de   doctorat. INALCO. Paris. (disponible en ligne).

Bellassen, Joël, Tching Kanehisa et Zujian Zhang. 2003. Chinois mode d’emploi. Éditions You Feng, Paris.

Chen, Shih-wei. 2006. Phonological Processing Unit Transfer : the impact of first language syllable structure and its implications for preferred subsyllabic division units. Thèse de doctorat inédite (disponible en ligne), University of Maryland.

DeFrancis, John. 1984. The Chinese Language : Fact and fantasy. University of Hawaii Press. Honolulu.

Dutrait, Liliane et Noël.  2010. La Chine et les Chinois. Toulouse : Milan Jeunesse.

Guo, Jing . 2012. Améliorer la comprehension de l’oral en chinois langue étrangère: quelles compétences développer et avec quel scénario de formation hybride? Thèse de doctorat, Université de Grenoble (disponible en ligne).

Hendriks, Henriëtte. 2005. Structuring space in discourse : A comparison of Chinese, English, French and German L1 and English, French and German L2 acquisition. In H. Hendriks (ed.) The structure of learner varieties. Mouton de Gruyter. P. 111-156.  

Lamarre, Christine. 2013.  « Le déplacement en chinois au cœur des débats typologiques ». Faits de langue 42. 2, p. 179-198.

Packard, Jérome L. 2000. The Morphology of Chinese. New York : Cambridge University Press.

Paris, Marie-Claude. 2011. « Le mandarin ». In Dictionnaire des langues, sous la direction de Emilio Bonvini, Joëlle Busuttil et Alain Peyraube, Paris : Presses universitaires de France, p. 996-1008.

Paris, Marie-Claude. 2007. « Un aperçu de la réduplication nominale et verbale en mandarin». Faits de langue 29, p. 65-76.

Wenlin Software for learning Chinese, (1997-2007), version 3.4.

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