Arabe de Juba

Informations générales

L’arabe de Juba (AJ) est une variété créolisée d’arabe soudanais. C’est la langue première de la majorité des 350 000 habitants de Juba, capitale du Soudan du Sud, séparé du Soudan et devenu indépendant en 2011 après une longue guerre civile (jamais vraiment éteinte). Dans le reste du pays, il est largement répandu au titre de langue seconde et véhiculaire. Il est également parlé hors du Soudan du Sud par d’importantes communautés émigrées à Khartoum et au Caire — et sans doute aussi en Europe. Son histoire commence vers 1840, après la conquête du Soudan par l’Egypte, alors en théorie province de l’empire ottoman, mais de facto autonome, avant de devenir un protectorat britannique de 1882 à 1922. Dans le sud, l’occupation égyptienne entraîna l’établissement de comptoirs (zariba ‘enclos’) dédiés au commerce de l’ivoire, puis des esclaves. Leur population se composait de militaires arabophones et, en plus grand nombre, d’autochtones parlant une vingtaine de langues locales. Il se forma alors un pidgin arabe qui ne tarda pas à se stabiliser. Vers 1950, ce pidgin était devenu langue véhiculaire pour tout le sud du Soudan, et il était en voie de se créoliser, et d’être acquis comme L1 par une partie de la population. Son vocabulaire est surtout d’origine arabe, mais inclut aussi des emprunts aux langues nilo-sahariennes environnantes (en particulier le bari). Il s’écrit peu, mais toujours en alphabet latin, sans toutefois d’orthographe légalisée. Il est très présent dans les médias audio-visuels. La langue officielle du Soudan du Sud est l’anglais, choix qui ne reflète en rien la réalité linguistique du pays.

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